Mystic-Informatic croise de manière inattendue la danse, la mycologie et les technologies numériques. À la source de ses préoccupations se retrouvent un questionnement sur le sens de la danse dans le contexte du virage numérique, une fascination pour l’univers énigmatique des champignons ainsi qu’une préoccupation pour l’environnement et les déchets produits par le renouvellement constant de la technologie. Dans un récent ouvrage de l’anthropologue Anna Lowenhaupt Tsing, Le champignon de la fin du monde, on apprend que le champignon matsusake ne pousse que dans les ruines du capitalisme, dans ces forêts rasées, ces paysages dévastés par l’exploitation où l’on ne croyait plus aucune vie possible, amenant une lueur d’optimisme. Mystic-Informatic s’empare du champignon comme métaphore et propose la danse comme force résistante capable d’insuffler une nouvelle vie aux déchets technologiques: des matériaux technologiques dépassés. Par la danse et les corps, la technologie se détourne de ses fonctions premières réelles, les artistes s’y connectent de façon sensorielle, corporelle et imaginative. Dans un esprit punk, apocalyptique et féministe, elles redonnent le pouvoir à la danse et exorcisent leur désespoir écologique.
Native de l’Abitibi-Témiscamingue, Audrée Juteau est revenue s’installer dans la région il y a cinq ans avec le projet de contribuer à décentraliser la pratique artistique des grands centres urbains. Nouvellement directrice de l’Écart, son parcours professionnel entrecroise la direction de L’Annexe-A qui a pour objectif le soutien aux artistes en offrant notamment des résidences de création dans le quartier de Bellecombe à Rouyn-Noranda, ainsi qu’une pratique artistique de chorégraphe et performeuse/danseuse dans le milieu de la danse contemporaine et des arts interdisciplinaires depuis une vingtaine d’années. Elle est également diplômée de LADMMI, détient une maîtrise en danse de l’UQAM et est récipiendaire de la bourse DanceWeb 2010 — ImPlusTanz (Autriche) octroyée par Jardin d’Europe et du prix David-Kilburn (2015).
Zoey Gauld est une artiste de la danse qui vit et travaille à Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal, au Québec. Elle détient une maîtrise en danse de l’UQÀM où son mémoire de recherche-création portait sur l’espace du livestream et la manière dont l’image et la présence sur Internet brouillent les contours de l’espace et nettoient les résidus subtils de ce que c’est qu’être humain : avoir des sensations et des sentiments. En 2022-23, Zoey collabore avec Audrée Juteau, Catherine Lavoie-Marcus, Ellen Furey et Marilyne St-Sauveur/ L’Annexe-A, Sasha Kleinplatz, et Créations Estelle Clareton. Avec Emmanuelle Bourassa Beaudoin et Jonathan Inksetter, elle coproduit le Projet pédagogique avec Angélique Willkie, lancé en février 2023.
Ellen Furey est une chorégraphe basée à Tiohtiá:ke/Montréal qui œuvre dans le domaine de la danse expérimentale et contemporaine. Depuis 2012, elle a principalement participé à des processus discursifs et collaboratifs mettant l’accent sur le désordre des subjectivités. Son travail sollicite les potentiels de la virtuosité en danse et du sens du spectacle comme matériaux pour créer du vivant, des rébellions obliques et des débats – le tout entremêlé d’une forte dose d’ambiguïté. Elle a eu la chance de travailler avec, pour et aux côtés d’artistes comme Malik Nashad Sharpe, Dana Michel, Christopher Willes, Dancemakers, Audrée Juteau, N. Zoey Gauld, Catherine Lavoie-Marcus, Paul Chambers, Andrew Tay, Stephen Thompson, Simon Portigal, Hanako Hoshimi-Caines, Alanna Stuart, Romy Lightman, et a dansé dans des pièces de Daniel Léveillé, Frédérick Gravel, Marten Spangberg (Suède), Tina Tarpgaard (Danemark), Sasha Kleinplatz et Clara Furey. De 2019 à 2022, elle a été conseillère artistique/co-commissaire à Danse-Cité. En 2023, elle sera l’artiste en résidence à l’université du Cap-Breton.
Marilyne St-Sauveur danse dans les pièces de Marie-Julie Asselin, Marie Béland, Lynda Gaudreau, Frédérick Gravel, Emmanuel Jouthe, Dean Makarenko, Pierre-Paul Savoie, Andrew Tay, Katie Ward et La 2ePorte à Gauche. Ces projets la mèneront un peu partout sur les scènes québécoises et canadiennes mais aussi aux États-Unis, en France, en Angleterre, en Belgique, en Italie et en Chine. Marilyne enseigne régulièrement au Collège Montmorency et au Cégep de Saint-Laurent. Elle travaille également à titre de répétitrice pour la danse et le théâtre. Plus récemment, elle partage sa passion auprès des personnes âgées avec la compagnie Danse Carpe Diem.
Création collective
Audrée Juteau, N. Zoey Gauld, Catherine Lavoie-Marcus, Ellen Furey, en collaboration avec Marilyne St-Sauveur
Performance
Audrée Juteau, N. Zoey Gauld, Ellen Furey, Marilyne St-Sauveur
Artiste visuel
Martin Beauregard
Conception Sonore
Geneviève Crépeau
Initiée et portée par Audrée Juteau
Premières conversations et administration
Un production de L’Annexe-A
Audrée Juteau et N. Zoey Gauld
Résidences de création
Studio 303, L’Écart, L’Annexe-A, L’Agora des Arts,
Centre de création O vertigo, Centre d’Art Diane-Dufresne grâce à théâtre Hector-Charland